Bénévolat et volontariat, quelles différences ?

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Bénévolat et volontariat, quelles différences ?

Le bénévolat et le volontariat naissent d’une même volonté : l'envie de se mettre au service de la collectivité par un engagement individuel désintéressé. Pourtant, ces deux situations relèvent de deux statuts distincts qu'il convient de bien différencier.

Qu'il s'agisse du statut, de la rémunération ou encore du temps à envisager pour l'engagement, le bénévolat et le volontariat se distinguent et renvoient à deux réalités différentes.

Bénévolat et volontariat : deux statuts distincts

Le bénévolat est un engagement libre, sans condition d’âge ni de diplôme. Vous n’avez pas de contrat de travail, mais vous devez respecter le règlement de votre organisme d’accueil, les statuts de l’association ainsi que les règles de sécurité. Vous êtes soumis à un engagement moral selon lequel vous devez dégager du temps, de la disponibilité pour contribuer à la réalisation d’objectifs de l’association. En revanche, rien ne peut vous être imposé et vous ne pouvez pas être sanctionné par l’association pour laquelle vous vous êtes engagé. Vous êtes libre de mettre un terme à votre participation sans procédure ni dédommagement.

A noter : Ayez bien conscience que le statut du bénévole n’ouvre droit à aucune couverture sociale. Vous conservez votre statut d’origine (étudiant, retraité, actif, …) et les garanties sociales qui y sont rattachées. Si vous êtes demandeur d’emploi allocataire vous pouvez devenir bénévole tout en continuant de percevoir vos allocations à condition de continuer à chercher activement un emploi.

Le volontariat est un engagement contractuel et exclusif. Vous êtes donc soumis à un contrat qui ne concernera que l’association pour laquelle vous vous engagez. La plupart du temps, pour devenir volontaire, vous devez être âgé au minimum de 16 ans, pour des missions en France et 18 ans à l’international.

Le statut de volontaire connaît une forte progression, qu'il s'effectue en France ou à l'international. La diversité des formes de volontariat reste complexe. Pour les connaître, retrouvez notre article "Volontariat, bien choisir sa mission solidaire".

Le statut de volontaire se situe entre celui du salarié et celui du bénévole. Vous n’êtes pas salarié parce que vous consacrez une partie de votre vie à une mission d’intérêt général. Vous n’êtes pas non plus bénévole parce que vous êtes soumis au respect d’un contrat et d’une exclusivité. Dans tous les cas, si vous souhaitez rompre votre engagement, vous devez respecter un préavis d’au moins un mois.

A noter : le statut de volontaire ouvre droit à une couverture sociale (maladie, accident du travail, maternité, invalidité, décès, …).

La rémunération

Le bénévole n’est pas payé. Il ne reçoit donc aucune rémunération, qu’elle soit en espèce ou en nature. Cette absence de salaire est d’ailleurs l’une des caractéristiques essentielles du bénévolat. Avant de vous engager en tant que bénévole auprès d’une association, vous devez avoir en tête que dans le cadre d’une mission, vous devrez utiliser vos fonds personnels pour votre prise en charge (transport, assurance, …).

Toutefois, certaines associations proposent à leurs bénévoles une aide pouvant comprendre différents frais (d’un voyage et/ou des frais de vie sur place). Dans les cas où l’association ne vous rembourserez pas ces frais, ils sont alors considérés comme un don et vous aurez droit à une réduction d’impôts (66% du montant des frais, dans la limite de 20% du revenu imposable). Vous pouvez également obtenir une réduction fiscale dans le cas où vous utilisez votre propre véhicule pour vous déplacer (0.308 €/km pour une voiture). Si, au sein de l’association, vous effectuez une activité régulière, vous pouvez bénéficier de « chèques-repas du bénévole » d’une valeur maximale de 6.20 € payés par l’association.

Le volontaire, lui, est indemnisé par l’organisme d’accueil mensuellement. Cette indemnisation n’est pas soumise à l’impôt sur le revenu, ni aux cotisations de sécurité sociale, à laquelle peut s’ajouter une allocation de réinsertion. Dans le cadre du volontariat associatif, l’indemnisation varie entre 115 et 770 €. Pour le volontariat international elle est comprise entre 100 et 810 €. En tant que volontaire, vous pouvez également bénéficier d’avantages en nature (logement, alimentation, frais de transport) ainsi que d’une assurance rapatriement sanitaire.

Combien de temps consacrer à son engagement ?

Le bénévolat peut être ponctuel ou régulier mais n’est jamais une activité à temps plein. Tout dépend de vos disponibilités et surtout de votre envie. Vous pouvez vous engager dans la durée, dans le cadre d’un soutien scolaire par exemple. Vous allez créer des liens, établir une relation privilégiée avec la personne aidée et vous allez acquérir une véritable expérience d’acteur social.

Vous pouvez aussi vous engager ponctuellement, pour faire de la distribution de repas, de la collecte, de l’animation de spectacle, … Cela peut vous permettre de nouer un premier contact avec la réalité associative. C’est souvent par un engagement ponctuel que les premiers pas de bénévole se font. Il est souvent un facteur décisif de prise de conscience et d’engagement plus long. C’est le constat que fait Célia, 25 ans, bénévole à l’association Leo club azur de Marseille depuis un an. « Les bénévoles de l’association n'ont pas plus de 30 ans. Je remarque que souvent les plus jeunes ne peuvent pas s’investir pour toutes les actions de l’association. Personnellement je me suis proposée pour toutes les actions. Il y a une demi-journée ou une journée par manifestation et deux soirs par mois consacrés aux réunions ».

A noter : vous pouvez concilier une activité professionnelle avec une activité bénévole. Selon le code du travail, vous avez un droit d’absence ou de congés afin d’exercer vos activités bénévoles (congé de représentation, de formation, de solidarité, …).

Un nouveau congé pour stimuler le bénévolat ?

Encourager le bénévolat en permettant aux salariés de consacrer 6 jours par an au monde associatif. Voilà l'objectif du projet de loi du gouvernement dans lequel un "congé engagement" est à l'étude. Il ne concernerait que les bénévoles élus d'une association qui doit être d'intérêt général (présidents, trésoriers, secrétaires et adjoints), soit 3 millions de personnes.

Le salarié pourrait bénéficier de 6 jours de congés non rémunérés pour se consacrer à une activité bénévole. 6 jours fractionnables. Les entreprises ont d'ores et déjà émis quelques inquiétudes en terme d'organisation, notamment pour les PME.

En tant que volontaire, vous allez être engagé à temps plein pour une durée définie et dans le cadre d’une mission précise. Les associations proposent des engagements volontaires sur des actions courtes (de 2 à 3 semaines), moyennes (de 1 à 5 mois) ou longues (6 mois ou 1 an). Vous pouvez commencer votre premier volontariat pendant une courte durée puis décider de rejoindre pour 6 mois, à l’étranger, un autre organisme d’accueil.

Marine Ilario © CIDJ
Article mis à jour le 03-07-2018 / créé le 18-08-2011