Comédien, musicien, acrobate… Zoom sur les artistes du spectacle

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Comédien, musicien, acrobate… Zoom sur les artistes du spectacle

Chanter, danser, interpréter un rôle, mixer, accomplir un numéro de cirque…, les artistes du spectacle exercent une activité créative dont l’aboutissement est souvent la performance scénique. Mais ces professions riches et valorisantes sont des métiers difficiles qui exigent travail, réalisme et ténacité.

Que ce soit par la musique, le texte, le chant, l’interprétation ou la performance technique, la création est le moteur de l’artiste-interprète. C’est d’ailleurs souvent par passion que l’on choisit se métier, une passion qui commence en général assez tôt. « À 17 ans, j’étais un peu rebelle ; je n’appréciais pas le cadre scolaire. J’ai décidé de prendre l’option théâtre au lycée. On a monté des spectacles, joué des scènes… Le côté ludique m’a plu et a éveillé ma curiosité. Ça a été une révélation », se souvient Delphine Lenay-Kleynjans, comédienne, marionnettiste et fondatrice du Théâtre des Babioles.
Mais avant de jouer son personnage sur la scène d’un théâtre ou dans un film, de chanter, danser ou faire un show devant un public, un travail de longue haleine est souvent nécessaire, qui peut s’étaler sur plusieurs semaines, mois, voire années. Car la démarche artistique exige réflexion, recherche, entraînement et remise en question. 

Se former tout au long de sa carrière

Autre point à ne pas négliger : la formation. Rares sont les artistes-interprètes qui sont complètement autodidactes. La plupart ont effectué un cursus plus ou moins long dans leur spécialité. « Il est important d’avoir une formation de base, car la technique doit être apprise. Pour cela, il s’agit de choisir l’école qui corresponde le mieux à ses besoins et à ses envies, en fonction de son programme et de sa méthode », analyse Jean-Yves Boitard, directeur du département des intermittents du spectacle à l’Afdas, qui finance les formations professionnelles des artistes du spectacle.
Stages de jeu devant la caméra ou de technique de chant, ateliers pour apprendre le maquillage professionnel ou la capoeira, les artistes du spectacle sont friands de formation.
« Participer à des stages et à des ateliers permet de compléter son jeu ou de peaufiner sa technique car ce sont des métiers où l’on ne doit pas rester sur ses acquis, où il faut sans cesse se renouveler pour continuer à décrocher des contrats », souligne Nathalie Lages, échassière, jongleuse de feu et cofondatrice de la compagnie Arawak Crew.

Démarcher et se faire connaître 

Les écoles et stages donnent aussi l’opportunité de rencontrer des gens du milieu (collègues, metteurs en scène, réalisateurs, directeurs artistiques…), rencontres qui pourront aboutir à des collaborations professionnelles. « Lorsque j’étais à l’école du Théâtre national de Chaillot (qui n’existe plus actuellement), j’ai rencontré des personnes qui sont devenues des amis et avec qui je travaille encore aujourd’hui. C’est à l’école que l’on commence à créer son réseau et les rencontres sont extrêmement importantes dans ce milieu », rappelle Isabeau Shahzada, comédienne professionnelle.
Pour parvenir à vivre de son métier, mieux vaut en effet avoir un bon carnet d’adresses et savoir sur qui compter. Il s’agit de se déplacer dans des festivals et autres événements spécialisés pour voir ce qui se fait et se faire voir et ne pas hésiter à communiquer, à démarcher…

 

Être réaliste et conscient des contraintes

Mais avant de se lancer dans une carrière de danseur, musicien ou comédien, mieux vaut aussi bien réfléchir aux contraintes liées à ces activités. Pour parvenir à vivre de son métier, un artiste doit obtenir le statut d’intermittent : il doit cumuler 507 heures de travail sur une période de 12 mois, statut qu’il doit renouveler chaque année. Il se retrouve donc dans une incertitude permanente face à l’avenir. Se produire dans des lieux de nuit, participer à des tournées implique aussi un rythme de travail parfois difficile à concilier avec une vie de famille. « Être artiste, c’est de la fragilité et du stress permanent. Il faut être prêt à affronter cette instabilité avec enthousiasme en assurant ses arrières, s’engager à fond tout en étant conscient que ce sera dur et être prêt à passer à autre chose si nécessaire », conclut Aurélie Vincq, la coordinatrice pédagogique pour la formation et l’insertion professionnelle au Centre des arts du cirque Le Lido à Toulouse. 

Isabelle Fagotat © CIDJ
Article mis à jour le 27/02/2018 / créé le 29-06-2015