Enseigner à l'étranger, l'expérience de Cécile, professeur des écoles en Louisiane

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Enseigner à l'etranger

Cécile, professeur des écoles de 31 ans, travaille depuis 3 ans dans une école française de La Nouvelle–Orléans, aux États-Unis. Enseigner à des enfants non francophones, découvrir différents pays, d'autres cultures, tout la passionne dans cette vie d'enseignant à l'étranger ! Elle nous dévoile son parcours.

Après 4 années à enseigner dans un petit village du Gers, Cécile a des envies d’ailleurs. Seule maître à bord de sa classe unique, elle aime voyager et souhaite découvrir d’autres systèmes scolaires.

Dans le Bulletin officiel de l'Éducation nationale, elle voit passer un jour une annonce qui retient son attention. Le Codofil (Conseil pour le développement du français en Louisiane) recherche des professeurs pour enseigner dans des écoles d’immersion en langue française en Louisiane. "Ce sont des écoles publiques destinées au élèves américains qui souhaitent faire leur scolarité en français. Tous les cours sont en français à l’exception d’une heure d’anglais par jour", explique Cécile.

Sélectionnée malgré un niveau d'anglais assez bas

Elle envoie au Ciep (Centre international d’études pédagogiques), partenaire du Codofil, son CV et une lettre de motivation. Elle est sélectionnée pour passer les entretiens en français et en anglais.

"Ils m’ont posé seulement deux questions en anglais, sans doute pour voir si je comprenais et si je n’avais pas peur de répondre. Malgré mon faible niveau, j'ai été prise. Les profils des professeurs sélectionnés sont très variés. Mais il semble que pour un jeune professeur comme moi, célibataire et sans enfant, les chances de partir sont plus importantes avec le Codofil que par l’Aefe*", raconte Cécile.

"Trois années d’expérience professionnelle minimum sont demandées mais en réalité, il semble que le jury porte plus d'attention à l'envie de partir et de vivre ailleurs. Il privilégie des profs qui ont déjà voyagé, même si ce n’est que pour leurs loisirs. C’était le cas de tous les enseignants que j’ai retrouvé là-bas", précise encore la jeune femme.

Une expérience financièrement intéressante pour un jeune prof

Cécile est affectée dans une école de La Nouvelle-Orléans et enseigne à une classe de CE1. Elle est considérée en détachement de l’Éducation nationale et continue donc à cotiser à la retraite et à cumuler de l’ancienneté, même si elle est payée par le Codofil.

"Financièrement, c’est très intéressant pour un jeune professeur. Je gagne mieux ma vie qu’en France car tous les profs envoyés par le Codofil touchent le même salaire, quelle que soit leur expérience. Nous gagnons 3 000 dollars (2 800 €) par mois. Mais nous travaillons aussi beaucoup plus : 40h de cours par semaine au lieu de 28 en France, sans compter les heures de préparation et d’animation pédagogique. En moyenne je travaille 50h par semaine. Et il y a aussi moins de vacances."

Enseigner à l'étranger : une expatriation de 3 ans maximum

Cécile va devoir partir à la fin de l’année scolaire. La durée maximale de son visa est de 3 ans.

"Je n’ai pas vraiment envie de quitter cette ville. Mon expérience ici me passionne. J’adore enseigner à des enfants non francophones. J’apprécie aussi d’avoir pu apprendre une autre langue. J’ai énormément progressé en anglais. J’ai pu découvrir un autre système éducatif car même si l’école est française, son fonctionnement est américain."

"Et puis, bien sûr, ces trois années m’ont permis de me plonger dans une autre culture. J’aime la vie à La Nouvelle-Orléans, la musique, l’état d’esprit plus léger, plus festif qu’en France. J’ai jeté aux orties tous mes a priori sur les Américains, beaucoup plus ouverts que je ne le pensais", conclut-elle.

Le virus a cependant gagné Cécile. Elle compte bien à son retour trouver un autre emploi à l’étranger, en Asie ou en Europe de l’Est.

Bio express

2002 : bac S
2002-2005 : licence mathématiques/informatique
2005-2006 : préparation au concours de professeur des écoles via le Cned
Février à mai 2006 : passe le concours du CRPE à Toulouse
2006/2007 : IUFM du Gers
Sept. 2007 : obtient un poste de remplaçante
2008/2012 : enseignante dans une petite école d'un village du Gers
Sept. 2012 : enseignante en Martinique
Sept. 2013-2016 : enseignante à La Nouvelle-Orléans


*AEFE : Agence pour l’enseignement français à l’étranger
 

Valérie François © CIDJ
Article mis à jour le 02/07/2019 / créé le 16-12-2015