Un photographe de mariage doit faire parler de lui sur les blogs de mariage

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Devenir photographe de mariage

Ex-journaliste, Peggy a changé de voie pour devenir photographe de mariage en se servant de son regard de reporter. Au-delà de la photographie pure, son métier consiste aussi à travailler sa communication sur Internet – notamment via les blogs de mariage – et à gérer sa marque. Interview.

C'est depuis l'Italie que Peggy a répondu aux questions de JcomJeune entre deux mariages estivaux. La jeune femme partage son temps entre Rome, le Pays basque et Paris pour exercer son métier auprès d'une clientèle essentiellement parisienne et étrangère.

La photographie de mariage "ringarde", c'est fini !

Comment avez-vous décidé de vous lancer ?

"J'ai une formation de journaliste et je pratiquais la photo de reportage. Invitée à un mariage où j'ai fait quelques photos, je me suis rendu compte qu'on pouvait proposer autre chose que la photo de mariage traditionnelle — que l'on peut vite trouver ringarde. J'ai eu envie de me servir de mon regard de journaliste pour proposer des photos de reportage sur un événement privé.
Les codes du mariage ont évolué ces dernières années et la photographie de mariage en a bénéficié : ce style plus moderne plaît de plus en plus grâce aux blogs de mariage, notamment."

Faites-vous exclusivement de la photographie de mariage ?

"Pas tout à fait, puisque je travaille aussi sur les événements autour du mariage : enterrements de vie de jeune fille à Rome, voyages de noces de clients asiatiques ou américains en Italie...
Quant aux mariages, j'en fais entre 25 à 30 par an."

Vivre de son activité de photographe de mariage n'est pas immédiat

Financièrement, comment s'en sort-on au départ ?

"J'ai choisi le statut d'auto-entrepreneur, qui permet de ne pas payer trop de charges.
J'avais déjà mon matériel, même s'il faut en racheter chaque année. Pour vous donner un ordre d'idée, un boîtier coûte entre 1500 € et 2500 € (il en faut deux !) et un objectif entre 500 € et 2000 €. Il faut aussi un bon ordinateur, un logiciel adapté et une imprimante professionnelle.
J'ai eu assez de clients la première année pour en vivre rapidement, mais c'est rare."

Et aujourd'hui, vous en vivez bien ?

"Le fait de travailler au Pays basque, à Rome et un peu à Paris est un plus car je multiplie mes possibilités de clientèle potentielle. J'ai des frais de déplacement importants, mais c'est rentable !
J'envisage d'ailleurs d'évoluer vers un statut différent car celui d'auto-entrepreneur me contraint à un plafonnement de revenus et je gagne maintenant mieux ma vie. J'ai notamment augmenté mes tarifs grâce au portfolio que je me suis constitué, sachant qu'en France un photographe de mariage peut demander entre 1500 € et 3000 € par mariage."

Les blogs de mariage, outil de communication essentiel

Les mariages ayant souvent lieu l'été, ce n'est pas un métier trop saisonnier ?

"Être photographe de mariage, ce n'est pas seulement prendre des photos le jour J ! J'envoie les devis et contrats aux futurs mariés plus d'un an avant la cérémonie, je communique régulièrement avec eux pour cerner leurs attentes... Un mois après le mariage, je dois livrer l'album.
Il y a surtout un énorme travail de gestion de la marque et de communication sur Internet. J'ai un site et un blog en français et en anglais que je mets à jour fréquemment pour qu'ils soient bien référencés par les moteurs de recherche. C'est important pour que les futurs mariés tombent sur mon travail. Il faut aussi capter l'attention des blogs de mariages qui sont très consultés."

Y a-t-il, selon vous, des débouchés pour des jeunes qui voudraient se lancer ?

"Disons que le marché se porte bien et se renouvelle, mais le problème est de savoir combien de temps le mariage sera tendance.
Et comme il y a beaucoup de concurrence, il faut savoir gérer son entreprise et tout mettre en œuvre pour que ça fonctionne : ne pas compter ses heures, sacrifier ses week-ends... C'est compliqué pour la vie de famille. Cela dit, c'est passionnant. D'autant qu'on rencontre plein de gens très différents. J'adore mon métier."

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Article mis à jour le 29/08/2019 / créé le 18-07-2013